abeilles devant entrée de ruche propolisée

abeilles devant entrée de ruche propolisée

lundi 26 août 2013

2013 la barbe !

Lorsque la chaleur est trop importante et que la colonie ne peut maintenir une température convenable à l’intérieur de la ruche, une partie de la colonie sort et ventile pour refroidir la ruche, elles forment ainsi une barbe !



Pour l’apicultrice, la barbe est tout autre. La saison est difficile. Un dos capricieux, une production de miel catastrophique, des colonies d’abeilles en mal et des heures de travail pour pas grand-chose. Rien de bien encourageant en 2013. Le métier d’apiculteur est difficile, plus vraiment en adéquation avec notre société moderne. Pourtant…

Malgré les piqûres (auxquelles on s’habitue), la chaleur qui vous presse comme une éponge (quand la chaleur est là), les aléas de notre chère météo (qui vous rend humble face aux éléments) rien ne vaut ce rythme de vie au contact de la nature et c’est un bonheur de retrouver le doux bourdonnement de mes colonies qui me font oublier 2013 et les piqûres de la vie. C’est un drôle de choix pour certains mais je crois bien qu’il me convient et tend à me rendre heureuse. J’espère que par ce blog vous atteindrez un peu de cette nature toute puissante et magnifique.

lundi 19 août 2013

autre conte

Pour accompagner mon précédent post, ce soir sur France 3 à 22h55 est diffusé Liberté, drame de Tony Gatlif sur la vie d'une famille nomade pendant la seconde guerre mondiale. Mangifique film avec de très bons interprètes.
bande annonce - http://www.youtube.com/watch?v=zqYEcR8Go2o



samedi 17 août 2013

Petit conte d’été : l'abeille nomade


Il était une petite abeille nomade qui avait bien du mal à vivre dans la campagne. Ses ancêtres s’étaient vus décimés depuis des générations, des camps de la mort organisés mais tus aux yeux de tous. On lui avait imposé un carnet de circulation qu’elle devait présenter à chacun de ses déplacements car elle vivait en ruche nomade, donc sans domicile fixe. Difficile de ne pas vivre comme tout le monde. Sa ruche était certes bien plus spacieuse que les gîtes naturels des espèces endémiques car tout devait être concentré dans cet espace de vie unique. Elle avait le monde à découvrir et une liberté jalousée. Petit à petit on lui a refusé de vivre comme elle l’entendait, la parquant avec d’autres ruches nomades, concentrant les populations et accentuant la concurrence alimentaire. Elle s’est donc pliée à ce nouveau concept de vie : partager l’espace avec une quantité astronomique de ruches nomades. Pour s’installer sur de nouveaux champs, elle du s’imposer avec les autres ruches devenues ses compagnes d’infortune. On les décriait : voleuses de pollen, mangeuses de miel. Elles ne demandaient pourtant qu’à vivre comme l’avaient fait leurs parents : un mode de vie ancestrale et finalement bien plus endémique que la plupart des espèces installées dans la région. Mais l’ignorance est source de peur et de rejet. Elle était donc rejetée, ramenée à sa triste condition d’abeille nomade. Comme elle n’était pas plus intelligente que les autres, une haine tenace germa dans son petit corps d’insecte et elle se mit à piquer pour se défendre des intrus qui traînaient aux abords de sa ruche. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était tant rejetée. Oui elle ne voulait pas vivre comme les autres parce qu’on ne lui avait pas appris à vivre ainsi. Elle respectait les traditions de son peuple. Elle devait désormais entrer en lutte et la guerre n’était pas loin. Il était trop tard pour résoudre ce conflit : on ne s’inquiète de l’épine que lorsqu’elle est dans le pied. Dans ce monde uniformisé, où tout est dicté par les lois, où plus personne ne comprend son voisin, il manquait une grosse dose de tolérance pour laisser vivre la petite abeille nomade. Et doucement, après des heurts violents, des manifestations de rejet, l’abeille nomade se mit disparaître. Et c’est quand il ne resta plus que quelques abeilles nomades que le monde comprit qu’il avait perdu sa biodiversité, la richesse de sa culture avec sa multitude d’espèces toutes différentes mais essentielles à la compréhension du monde. Tout être est unique et a le droit à cette différence.


dimanche 4 août 2013

Une miellerie de 80 000 cm²

Vous êtes nombreux à vouloir visiter mon exploitation et voir comment on extrait le miel des alvéoles. Comme je n’ai pas encore de vrais locaux, j’ai réquisitionné l’abri de jardin de mes parents, construction de très bonne facture vu ce que je lui fais subir mais l’espace est un peu restreint. Pour vous décrire, imaginez une pièce de huit mètres carrés, dans lequel j’ai entreposé :

Une soixantaine de hausses plus ou moins pleine de miel, récoltées ces jours derniers, avec la précieuse aide de mon commis préféré, car mon dos est déjà parti en vacances.
  
  
Un bac à désoperculer : première étape de l’extraction. Je désopercule les cadres récoltés, j’enlève à l’aide d’une herse les opercules de cire qui referment les alvéoles pleines de miel.
  
  
Un extracteur : l’outil essentiel à l’extraction du miel. Les cadres désoperculés sont installés dans ce bidon géant qui tourne grâce à un moteur et fait fuir le miel des alvéoles. On appelle ça la force centrifuge.
  
  
Trois maturateurs de 100, 150 et 400 Kg de contenance, où je filtre le miel récolté et le laisse maturer.
  
  
Quelques étagères de miel déjà extrait et mis en pot. Oui j’ai un peu travaillé ce printemps.
  
  
Et les seaux de miels extraits en attente de mise en pot. J’ai déjà réalisé deux autres récoltes et extractions : miel de printemps et miel d’acacia.
  
  
Il ne me reste qu’un mètre carré d’espace pour travailler.
  
  
En n’oubliant pas les abeilles, par l’odeur alléchées, qui pillent allègrement par ces temps un peu secs. Le pillage est un phénomène propre aux abeilles (accompagnées aussi de quelques guêpes mais les populations ne sont pas très nombreuses cette année). Elles viennent lécher le miel puis repartent à leur colonie rameuter les copines pour revenir plus nombreuses. Je limite ce pillage en tenant fermé la miellerie mais l’abri de jardin n’est pas complètement hermétique et je subis le trou de miellée du mois d’août (manque de fleurs à butiner). Les abeilles sont à l’affût derrière la porte.

Je reconnais que vu le travail et la quantité de miel que j’extrais, l’abri de jardin n'est plus vraiment adapté, même s'il me rend de sacrés services. C’est l’objectif de 2013, trouver enfin un terrain agricole pour y construire une miellerie capable de tous vous accueillir.